Photographier un burger, de la cuisine au studio
Restauration rapide ... en théorie
On dit souvent que les choses qui paraissent les plus simples sont souvent compliqués. En chaine de restauration rapide, tout est minuté, standardisé, préparé à l'avance pour un résultat constant et un service quasi instantané. La plupart du temps, à moins d'aller dans un chic bistro à malbouffe de luxe, ce qu'on retrouve dans notre assiette -- si assiette il y a-- ne ressemblera pas tout à fait à l'image qu'on affiche du produit. Le but d'un affichage étant de mettre en valeur le produit et ses détails en le rendant le plus appétissant possible... D'où l'importance de confier la tâche à un professionnel de l'image.
Récemment, McDonald's a mis en place une interface de question / réponses sur son site internet qui permet aux consommateurs de poser leurs questions à propos des produits de la chaine. Une d'entre elles faisait justement référence à la différence visuelle entre le produit qu'on sert aux clients et celui qu'on affiche au menu. Le but étant non pas de tromper le client en lui faisant miroiter un produit différent de celui qu'il consommera mais bien de montrer le produit parfait, l'ensemble des ingrédients qui le compose dans un contexte idéal de présentation suggérée. Et pour ça ...oui on triche un peu !
L'ingrédient principal d'un burger : la viande
Idéalement, la viande hachée devrait bien remplir le diamètre du pain hamburger, être uniforme et d'une bonne épaisseur. En cuisant, la viande façonnée à la main a tendance à se déformer, rétrécir et réagir de façon parfois imprévue selon l'intensité du feu et la méthode de cuisson utilisée. Pour contrôler le résultat, car on souhaite seulement un visuel et non de manger la chose par la suite, j'ai fait cuire la viande au four à 350 degrés pendant une dizaine de minute. Cette étape fige la galette de boeuf en place. Après l'avoir épongé et laissé reposer sur un papier absorbant quelques minutes, il est maintenant temps de sortir la torche ! Les côtés de la viande sont grillés au chalumeau assez précisément car c'est principalement le côté de la boulette qui sera sur la photo. Pour ajouter l'effet d'une cuisson sur le grill, j'ai marqué la viande avec une brochette en métal chauffée à la torche. C'est le grillage parfait !
Une pièce montée sur structure
Une fois de plus, c'est en prenant le temps qu'il faut qu'on obtient les meilleurs résultats. Ce burger se doit d'avoir l'air énorme, lourd et bien goûteux ! En même temps je dois m'assurer que tout tienne bien en place lors du transport entre la cuisine et la table de prise de vue pour avoir le moins de retouches possible à faire devant la caméra. Le montage se fera sur une petite structure artisanale...
Premièrement, je dois déposer la boulette sur le pain. Pour éviter que le pain se mouille, s'affaisse ou autre désastre possible, je passe le pain quelques minutes au four pour l'assécher. C'est préférable de couper nettement le pain avant l'étape du four pour éviter de faire des miettes en l'entaillant.Valide si vous devez couper le pain évidemment car ici j'utilise un Keiser frais du jour. Au final le pain sera manuellement grillé à la torche. Alors on dépose ensuite la viande --froide-- dans son meilleur angle de vue...sur un papier absorbant qui lui est déposé sur un papier parchemin déposé sur le pain pour éviter écoulements et catastrophes molles. Le premier étage est fixé à l'aide de cure-dents.
Le fromage est tout ce qu'il y a de plus banal, il doit être propre et les tranches qui n'ont pas les coins entiers sont éliminées. La disposition sur la viande se fait qu'une seule fois en une seule manipulation, le cas échéant le fromage en sera salit. Il faut prévoir quelques tranches de tests.
Les autres ingrédients doivent être coupés de façon méthodique et minutieuse puis épongés pour en retirer le maximum d'eau. Chaque étage est piquée dans la viande pour éviter la dégringolade. Durant le montage, il faut s'assurer de se mettre à la hauteur de la caméra pour disposer les ingrédients au bon endroit. Finalement le pain du dessus lui aussi grillé au final à la torche.
La seringue de ketchup
Il serait difficile de prévoir l'endroit précis où déborderait la goutte de ketchup ou de moutarde si j'avais tout simplement étendu les condiments dans le burger comme on le ferait normalement en cuisine. Toujours dans l'optique d'un résultat visuel, j'ai plutôt opté pour la seringue à médicament. Ainsi j'ai pu faire déborder mes condiments de façon prévisible.
Quelques heures plus tard, le hamburger est maintenant prêt pour la caméra...bien tiède et sec mais ferme, en forme et tout en place. Un coup d'huile végétale et c'est jeune et frais à nouveau-- certains photographes utilisent du WD40 perso 1. je déteste les aérosols car ça en met partout 2.l'odeur--- Voilà !
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